auprès du ministère de la justice - tribunal administratif de Rennes

en vue de la comparution de Keru, le lundi 27 février 2012

« Un homme a absolument le droit, s' il n' a pas de toit et s' il voit un logement vide, de l' occuper. Les squatteurs ont un droit moral »

l' abbé PIERRE

Ce premier témoignage a été augmenté, par rapport à l' original, pour mieux expliquer la situation d' aujourd' hui, faces aux attaques mensongères du Conservatoire envers nous -- les témoignages officiels étant obligatoirement circonscrits à une seule page... manuscrite :

Ker Béthanie, comme « une maison bleue accrochée à la colline » d' un vallon mezzanine... représente-t-elle tout ce qui reste d' une humanité passée ou dépassée ?... « l' inhumanité devenant la règle dans notre monde immonde »... : Achat maison 360.000 € + destruction 350.000 € =

710.000 € ... avec l' argent du peuple, privé de démocratie ( sans compter tous les frais de notaire).

Il s' agirait donc, aujourd' hui, « de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance {(la Sécurité Sociale, les Retraites, la Liberté de la Presse, etc. …)}, le gouvernement s' y emploie », comme l' affirmait péremptoirement l' ex. vice-président du MEDEF, Denis Kesseler, le 4/10/2007. De fait, le Conservatoire s' y emploie, avec zèle : en voulant « raser » cette maison d' une grande résistante, tout en conservant jalousement les vestiges des blockhaus insulaires, symboles « intouchables » du régime nazi, dont Marie Antoinette GAVET, avait tant souffert avec tous ses courageux camarades disparus...

Béthanie dérive de l' Hébreu Bett-anie ou Ananiah, maison de l' Affliction (se dit de quelqu' un qui est affligé : frappé durement accablé d' un mal, d' un malheur...). Ce n' est pas pour rien que M.A. GAVET a voulu baptiser sa maison de ce nom. Ainsi donc, grande résistante pendant les 5 années de guerre (médaillée en 1945) ; médecin sur l' île jusqu' à sa retraite... elle connaissait la nature humaine jusqu' au fond de l' âme... Et c' est précisément cette âme humaine qu' il s' agit bien de sauver, en « gardant » et regardant ce lieu et cette maison comme tellement symbolique du don et du soin donné aux autres sans compter. Dans ce lieu que tout le monde ressent comme « Magique »!

Quel jugement aurait-elle porté aujourd'hui sur ces jeunes, sans domicile, à la rue ?... Certains handicapés, d' autres souhaitant se sevrer de la drogue ; tous avec une envie commune d' aider leurs semblables, ainsi que toute personne affligée...

La doctoresse Marie-Antoinette GAVET, n' aurait-elle pas soutenu, avant tout, cette preuve d' humanité ?... Dans ce lieu, où, effectivement, j' ai constaté une entr'aide réelle, autonome et créative, qui ne coûte rien à la société, mais au contraire, lui donne une valeur essentielle : la richesse humaine. Le Conservatoire, assure sans honte, être « dans le cadre d' un programme de restauration écologique et paysagère du site », comme-ci la doctoresse avait saccagé ce lieu, elle, la première écologiste de l'île dans les années 50... 15 ans avant même que ce terme fut découvert en 68, contre la « consommation », puis contre les centrales nucléaires, avec Pierre FOURNIER de Charlie-Hebdo en 1970/71/72, contre le camp du Larzac... Avec sa falsification de la démocratie, le Conservatoire de l' écofascisme plastronne devant les « élus » soumis à ses ordres : désormais, l' humus doit primer sur l' humain !... Le tourisme-durable l' exige ! le VVF, lui, n' est pas une « tache » ni une « verrue » : il a voulu ce terrain, dans la bande des 100 m., et il l' a eu, grâce aux « élus » de 1975 et contre les manifestants-résistants insulaires de l' époque. Avec la fin de la démocratie, c' est toute l' humanité qui disparaît !... 5 années de résistance ? Et revoilà les nazis ?...

P.S. - Une compilation sur le passé résistant de M.A. GAVET a été rédigé et retranscrit du livre , « Ceux de “Manipule“ », par les occupants eux-mêmes. Ce fascicule de 40 pages était à la disposition des visiteurs de Ker Béthanie pendant les six derniers mois d' occupation protection.

2

« Je suis fermement opposé à la destruction de Ker Béthanie. Cette maison existe dans ce paysage du littoral depuis 1952. Un solide projet d' utilité publique peut en justifier sa sauvegarde. L' occupation actuelle par les jeunes empêche son délabrement. »

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3

«  “L' AVENIR, C' EST CE QUI DÉPASSE LA MAIN TENDUE“ Louis Aragon.

 

En ces temps difficiles où ceux qui ont moins de chance que d' autres, vivent et parfois meurent à la rue, comme beaucoup d' entre nous, je suis choquée de voir ce qu' est devenu le monde dans lequel nous vivons et le peu d' espérance que nous laissons à nos enfants.

 

C'est pourquoi j' ai voulu rencontrer les jeunes occupants de la maison de Ker Béthanie.

 

Nous avons échangé et échangeons encore.

J' ai appris à connaître et à apprécier des jeunes gens intelligents, courageux, et responsables, décidés à tenter une expérience de vie commune et d' accueil, en accord avec leurs idéaux, lucides des difficultés que cela implique mais résolus à aller au bout de leurs convictions.

 

Je leur apporte donc ce que je peux : écoute et soutien.

Loin des clichés et des rumeurs, avec le respect que je leur porte,

en mon âme et conscience. »

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4

« Je connais Keruschka YVON depuis plus de 15 ans. Je l' ai toujours considéré comme un altruiste généreux. L' idée d' occuper la maison située à Ker Béthanie ne relève pas de la satisfaction d' un désir personnel et individuel, mais de la volonté de partager le lieu, d' en faire un endroit de rencontre. Certains peuvent juger l' entreprise illégale, d' autres utopistes, la réalité se situant sans doute ailleurs : un besoin de recréer des contacts, de partager autre chose que le programme de la TV, de réfléchir à un avenir différent.

Cette maison, dont le passé est bien connu, mérite un avenir plus rayonnant que son présent, et des gens comme K. YVON me paraissent des mieux placés pour avoir des idées intelligentes pour cet avenir.

P.S. Si certains voient un danger dans cette occupation, je vois surtout un danger du côté des “ autres “, de ceux qui sont capables d' attenter à la vie, de crever des pneus, actes autrement plus répréhensibles que l' occupation de locaux. »

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5

« Quelle misère de « raser » une maison rachetée par le conservatoire du littoral pou un prix de 360.000 euros et dépenser à nouveau une somme importante pour la détruire !!

Pour réhabilité le paysage ?

Cette construction selon moi s' intègre parfaitement au paysage, apporte même un intérêt supplémentaire à ce vallon qui l' abrite.

Cette construction me semble de plus un lieu extraordinairement adapté à de multiples projets à l' opposé du désir destructeur de la raser sous couvert de la réhabilitation du paysage.

 

Concernant le « squat » et l' expulsion de ceux qui séjournent dans cette maison « le pot de terre contre le pot de fer » se met en place. Le conservatoire du littoral et sa conception de la valorisation du paysage contre l' aspiration de jeunes à créer un lieu où aide, générosité, gratuité aient droit de cité...

 

Une autre conception de la beauté !! »

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6

« Dans cette affaire, je m' interroge sur plusieurs points qui semblent dérangeant voir choquant, notamment :

1 La loi littoral interdisant les constructions en bord de côte. Dans ce cas plus d' une maison devrait être détruite. Pourquoi celle de Kerbéthanie en premier ? Elle ne gêne en rien l' esthétisme de la côte, s' intégrant parfaitement au paysage n'indisposant que les rares avions passant au-dessus dans ce cas.

2 Le fait d' investir des sommes colossales pour la destruction me paraît choquant quand ces fonds pourraient servir à

3 répondre aux besoins de tant d' association groisillonnes à la recherche de locaux et se heurtant systématiquement aux vétos du littoral, des bâtiments de France, de la Mairie et que sais-je encore.

4 Enfin, sur le principe du squatte qui d' après la loi (loi de réquisition des logements vides du 11 oct. 1945) est certes illicite mais ne constitue pas un délit.

Beaucoup de signatures lors des pétitions (certaines ayant été dérobées) prouvent le soutien à ce mouvement de squatte qui peut répondre à des besoins précis sur l' île. »

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7

« Connaissant quelqu' un qui possède une copie du testament du Dr Gavet, il semble qu' elle a demandé que ses cendres soient éparpillées à Kerbéthanie pour y rester en Paix.

Je constate que le Conservatoire du littoral va à l' encontre de ses dernières volonté, par l' éradication de sa maison, de la faune et de la flore, quelle avait chéries, et où repose ses cendres. Alors ses cendres vont se trouver à la décharge publique ! Aucune « stèle » à son honneur peut réparer ce déshonneur.

 

J' étais présent quand le Maire, M. Régénermel a reçu une délégation de 5 personnes motivées pour sauver les lieux et je l' ai entendu dire qu' on pouvait espérer qu' il ne signe pas le permis de démolition s' il y avait un projet porteur et une association de gestion de ce projet. Les statuts de l' association sont prêts à poser depuis Noël. Les jeunes ont créé des évènements fédérateurs pour rencontrer les touristes et les gens de l' île pour élaborer le projet et créer les liens. Les gens de tout âge et tout statu social passent dans les lieux, prendre un thé, un café, faire un tour dans le magasin libre prix, aident à réparer les dégâts importants, qui ont été fait sur le bâtiment par un entrepreneur en train de faire les sondages pour la démolition. Il y a même Eva Joly qui a apporté des objets pour le « Dr House Shop » et qui n' a pas été affolée par les occupants. Un projet très fédérateur est train de naître, mais qui est en train de se faire saboter par la presse, injustement. Les cambriolages à Groix sont nombreux dans l' année et même quand le « magasin de la presse » ou le fameux bistrot « Ty Beudeff » se font cambrioler et bien d' autres, on entend que 2 lignes dans les journaux. »

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« J' ai constaté par visu que Mr Kéruschka Yvon ne nuit nullement sur l' île de Groix.

Etant une personne de calme et que nous sommes dans un pays démocratique. »

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9

« Connaissant Keruschka depuis quelques années et entretenant avec lui une relation cordiale, il m' a demandé de participer fin décembre 2011 à une fête à Ker Béthanie, en tant que musicien.

 

C' est volontiers que j' ai accepté.

 

J' ai joué en compagnie d' autres musiciens, jeunes et moins jeunes, pour le plus grand plaisir de

l' assistance

 

La soirée s' est déroulée dans une ambiance chaleureuse, amicale, que je qualifierai de « bon enfant ». »

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10

« Par vie familiale, je suis souvent sur l' Ile, sur des périodes totalement différentes (été, hiver).

Lors de mes nombreuses promenades (nocturnes comme matinales)

à aucun moment je n' ai pus repérer «ce lieu dit » Ker Béthanie, par bruit, dérangement, vraie présence de personne dans une attitude non civilisée.

Bien au contraire, je passais à côté sans m' en rendre compte...

Par information, par personne, j' ai découvert le lieu et y ai rencontré des personnes tout à fait respectables, civilisées.

Je dirais même que ce soit dans l' attitude, dans le discours et dans l' action (brocante populaire, recyclage, ouverture artistique...)

J' y ai rencontré des gens responsables défendant cette démarche, qui certes on peut le concevoir : « dérange », cette démarche de : « vivre ensemble ». »

 

L ' A M M A G