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LES « BONNETS ROUGES » DÉCOIFFÉS
Étude d' infos radiophoniques, reprises et transcrites par le G.R.O.I.X, pour faire circuler, faire réfléchir, et trouver des arguments de défenses essentiels pour la ZAD directement menacée par cet Institut de Locarn : l' élite des grands patrons bretons, « en lien étroit avec le monde politique, bien organisé, doté de fonds conséquents, le « lobby breton » avance ses pions méthodiquement ». Les « bonnets rouges » pourraient bien être encore manipulés, un jour ou l'autre : contre les Zadistes et pour l' aéroport de NDDL, projet favorable à l'« éclatement de la France » au profit de l' Europe fédérale, contrôlée par l' élite des grands patrons des régions autonomistes !
Les deux émissions sont à écouter et réécouter attentivement : des patrons « s'expriment »
F. I. LÀ-BAS, SI J' Y SUIS :
Vive la Bretagne libre ! (1) , Le mercredi 22 janvier 2014 : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2921
On est Breton ! On est le peuple ! Bonnets rouges et drapeaux bretons ont surgi à la Une, contre l’écotaxe, contre le chômage, contre les charges, contre tous les maux qui assaillent la Bretagne et donc contre Paris et donc contre la France ! À l’origine de ce mouvement, on trouve un collectif de patrons en lutte contre les "contraintes administratives et fiscales" en lien avec l’INSTITUT DE LOCARN, une sorte de DAVOS breton laboratoire de réflexions et centre de formation des élites locales. Réflexion sur l’Europe fédérale, réflexion sur le nationalisme breton... car "le problème de la Bretagne, c’est la France".
à lire :
Le monde comme si : nationalisme et dérive identitaire en Bretagne, de Françoise Morvan (2005, aux éditions Actes Sud, dans la série "Babel")Vive la Bretagne libre ! (2), Le jeudi 23 janvier 2014 : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2922
Vivre, décider et travailler en Bretagne ! Les bonnets rouges n’ont pas seulement manifesté contre l’écotaxe, pas seulement contre la crise, mais aussi pour l’identité bretonne. L’élite des grands patrons bretons se retrouvent à l’Institut de Locarn, un think tank régionaliste en lutte contre l’État français et les "jacobinards". En lien étroit avec le monde politique, bien organisé, doté de fonds conséquents, le "lobby breton" avance ses pions méthodiquement. Mais des voix dissidentes se font entendre...
Reportage (second volet) : Charlotte PerryArmor Lux est une entreprise française spécialisée dans la bonneterie, dont le siège et deux usines sont situés à Quimper, en Bretagne. Son chiffre d'affaires se monte en 2011 à 82 millions d'euros, dont environ 40 % de production en France.
En 1993, la société, souffrant d'une réduction de son chiffre d'affaires et d'un manque d'innovation est rachetée pour cinq millions d'euros par deux Bretons, Jean-Guy Le Floc'h et Michel Gueguen, tous deux ayant auparavant travaillé comme cadres dans le groupe Bolloré. Les objectifs déclarés des deux repreneurs sont de maintenir des emplois en Bretagne grâce à une diversification des produits, une adaptation des savoir-faire et une plus grande flexibilité dans l'organisation du travail (source Wikipédia )
De son nom complet « Institut de Locarn, Cultures et Stratégies internationales », il est basé sur la commune de Locarn dans les Côtes-d'Armor. L'institut fut fondé en 1991 par Jean-Pierre Le Roch, fondateur du groupe de distribution les Mousquetaires et Joseph Le Bihan, professeur honoraire de géostratégie à l'école HEC. C'est « une sorte de Davos breton, à la fois laboratoire de réflexion et centre de formation des élites entrepreneuriales locales » .
Parmi les membres de l'Institut, on trouve la CGPME de Bretagne, la CCI des Côtes-d'Armor, Coopagri Bretagne, EDF, France Télécom, Glon Sanders, SA Henaff, Legris Industries, STEF Vannes, SILL, etc. (source Wikipédia)
Extraits du début de l' émission du 23 janvier 14 :
D. Mermet
« Qui étaient les « bonnets rouges ? Qu' est-ce que c' était ce petit monde ?
Pas mal des protagonistes et des initiateurs de ce mouvement étaient des membres de cet « Institut de Locarn ». C' est-à-dire, pour beaucoup, des grands patrons bretons de l' industrie agro-alimentaire, pour la plupart, qui sont ceux qui, avec think tank et lobby, entendent faire la politique économique de la Bretagne et pas seulement, aussi, son identité culturelle... Ça plaît pas à tout le monde et tout le monde n' est pas d' accord. »... (écouter la déclaration des représentants de la Confédération Paysanne aussi dans cette émission)
Extraits du début de reportage de Charlotte Perry :
« Locarn, 500 habitants, à une vingtaine de kilomètres de Carhaix, en plein coeur du centre Bretagne. L' Institut se trouve à la sortie du village, dans la ferme de Monsieur Joseph Le Bihan. Centre de Réflexion et de Prospective, très secret où ce réunissent les patrons et décisionnaires bretons... Aujourd' hui, il s' agit d' une conférence sur la Russie. Présentations :
Alain Glon (Sanders), président de l' Institut,..
Joseph Le Bihan instigateur et fondateur de l' Institut il y a 23 ans, en 1991 ; avec, fondateur également, Jean-Pierre Le Roch - groupe Intermarché... »(...)
Extraits du début de l' entretien avec Françoise Morvan, essayiste :
« J' apprends, 1993, qu' il existe un Institut de géostratégie à Locarn, rassemblant des patrons importants comme :
Jean-Pierre Le Roch fondateur des Mousquetaires – Intermarché.
Hénaff, le fameux pâté (leader du marché des pâtés en France),
Patrick Lelay, ex.pdg de TF1, présent à l' origine, pour faire TV Breizh...
Et trois associations déposées à la sous préfecture de Guingamp.
Joseph Le Bihan, a écrit : que la France est foutue et que l'Allemagne savait comment s' organiser. « Le modèle de la France devrait être l' organisation des Länder en Allemagne, avec un respect des autonomies,.. » - une manière de faire éclater la France républicaine. Et une Europe chrétienne entraînée dans une guerre économique par ses élites et la formation de ces élites vise aussi l' Institut Locarn, le tout en relation avec l' Europe, contre la France.
On est en présence d' un projet tout à fait cohérent : à partir du moment où on envisage de se libérer des syndicats, des lois sociales, du code du travail ou de ce qu' il en reste, pour pouvoir entrer dans la mondialisation avec toute les cartes dans son jeu et faire comme on veut. Quand on vise la défense d' une Europe catholique on est sur un projet rentable du point de vue du patronat ultra-libéral. C' est objectivement leur intérêt. Ils défendent un projet politique tout à fait cohérent.
Là où le bas blesse, c' est quand le Conseil Régional socialiste, fait allégeance à ce projet. Quand J.Y. Le Drian, le président socialiste, va présenter son projet pour la Bretagne, en 2006, à l' Institut de Locarn... Pas n' import où, à cet endroit là !... Quand J.M. Le Boulanger, responsable de la culture, participe à l' université d' été de l' Institut de Locarn, et entend dire par Alain Glon, le président, « Notre problème, c' est la France ! »... et trouve que c' est très bien !
C' est là que je considère qu' il est de mon devoir de protester et de signaler les manifestations des « bonnets rouges » : non, ce ne sont pas des manifestations spontanées. Elles viennent servir le projet de l' Institut de Locarn. C' est un projet, pour moi, ultra-réactionnaire et contraire aux valeurs républicaines, à l' Égalité, aux vestiges d' égalité et à l' espoir d' égalité qui est quand même assuré par des siècles de luttes en France !... »
(…)
Extraits de la fin de l' émission... dernières paroles de l' entretien avec Françoise Morvan :
« Sur la manifestation des « bonnets rouges » :
En premier lieu, il y eut l' invention du « bonnet rouge ». Un bonnet d' acrylique, fabriqué en Chine ou en Turquie, par une entreprise anglaise et diffusé ici par Armor Lux, qui fait partie du lobby patronal breton. Là, Armor Lux a fait une opération absolument extraordinaire... les gens se sont couverts de bonnets rouges.
Et qui est le bonnet rouge ?... Le bonnet rouge de la « Jacquerie bretonne » du 17 ième siècle ! Qui opposait les paysans bretons... Alors, d' après l' idéologie développée par l' Institut : les paysans se révoltaient contre le roi de France... C' est totalement faux ! Des paysans se sont révoltés contre les seigneurs! contre le clergé! Et l' occasion, ça été apparemment, « le papier timbré » : un impôt nouveau... Mais le « bonnet rouge » a été interprété comme le symbole de la révolte bretonne contre la France : ce que les salariés qui défilaient derrière n' ont pas du tout compris !... Et le drapeau, et ensuite l' hymne national, « La Blanche Hermine » de Serva (…) C' est-à-dire, qu' il y avait là le kit nationaliste intégral.
Donc là, on a l' exemple même de l' instrumentalisation d' une situation dramatique pour beaucoup de travailleurs... Donc la raison de leur misère, ce n' est pas du tout la mauvaise gestion d' entreprises agro-alimentaires, dont on peut penser ce qu' on veut, c' est la France ! La France républicaine ! Donc là, ils ont vraiment un projet d' éclatement de la France : réunification ; aéroport de Notre Dame des Landes, aéroport international qui permet de ne pas passer par la France ; avec « hub » sur l' eau, c' est-à-dire un vaste airport d' échange qui permettra aussi de ne plus passer par la France...
Au début de cette grande dérive en Bretagne, on a assisté à un colloque qui rassemblait précisément des gens qui venaient de Catalogne... Le président du conseil régional de l' époque, Josselin de Roan, était parti en claquant la porte en disant : « Mais, je suis tombé dans un meeting d' autonomistes ! Qu' est-ce que c' est que ce traquenard ?... » Effectivement, les responsables de la Catalogne étaient venus en disant : « On paye trop d' impôts, on est accablé d' impôts, on paye pour les autres : les branquignols qui sont pas capables de s' en sortir. Par conséquent , on veut être autonome, pour ne plus avoir à dépendre de Madrid et payer pour les autres. » Les Flamands disaient exactement la même chose. En Italie du nord, la même chose...
C' est le projet qui est défendu par l' Europe finalement, telle qu' elle s' est mise en place. Donc là, on a un intérêt bien compris des patrons qui dans les régions d' Europe susceptibles de prendre leur autonomie ont tout intérêt à développer un projet politique qui, finalement est celui Locarn...(...)
Est-ce que c' est l' intérêt des populations ? Et surtout en Bretagne, est-ce que la situation n' est pas la même partout ? Est-ce que les gens en Bretagne sont conscients du jeu qu' on est en train de leur faire jouer ? Ça, je pense que non !
Et, autre chose, qui moi, m' amène à protester, c' est le fait que, toute la presse régionale, tous les médias régionaux, tout est maintenant inféodé à ce projet. Et quand on a un effet comme ça de propagande, sans finalement débat démocratique, sans voix qui puisse se faire entendre de manière équitable, on est dans une situation qui me semble très dangereuse. Et quand on a derrière çà, des pouvoirs d' argent aussi énormes, on sait très bien que de toute façon la lutte peut avoir lieu, pour l' honneur, mais qu' elle est perdue... Et que les gens ont quand même le droit d' être informés de ce qu' on fait pour eux, à leur place et en leur nom ! »
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Commentaires
1liliMercredi 26 Février 2014 à 02:08les bonnets rouges étaient bien présents et solidaires à nantes pour défendre la zad, et cela avait été décidé à partir de la base, ils n'étaient pas tous là mais ne nous croyez pas si naifs, nous ne sommes pas des moutons...Répondre
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