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Procédure d'expulsion lancée !
Ce matin du mercredi 21 décembre 2011 vers 11h à la Maison Commune Autogérée de Ker Béthanie (île de Groix):
Deux huissiers de justice (un seul étant là pour notre affaire), trois gendarmes et la chargée de mission du Conservatoire du Littorale sont venu pour le constat de l’occupation.
Très sur de lui, l'huissier de service qui était déjà venu nous expulser du Fort du Haut-Grognon s’approche du seul occupant présent:
- Alors cette fois, vaut mieux partir de vous même pour éviter de vous attirer des ennuis inutiles et gratuits...
Comprenant qu’il pensait sérieusement avoir une chance le convaincre, le squatteur l'interrompt et lui explique qu’il ne bougera pas temps que la démolition de la maison est programmée.
Le représentant du pouvoir et de la justice met du temps à comprendre et semble désespéré lorsque c’est enfin le cas.
- Bon alors je vais revenir faire le ménage ! Puis-je rentrer faire quelques photos pour prouver l’occupation?
Imaginant qu’il avait le droit d’entrer s’il voulait, l’occupant peut farouche lui dit de faire comme chez lui. M’enfin c’est la Maison Commune on y accepte tout le monde, mais là c’était quand même un peu con.
Peut avant, vers 10h un homme qui approchait de la cinquantaine arriva un beau jean plié à la main. Il trouva la porte - toujours ouverte - du Dr House Shop (Magasin Prix Libres de la maison du Dr Marie-Antoinette Gavet).
Cet ancien inspecteur du travail (20 ans d’exercice) expliqua qu’il voulait contribuer comme il pouvait à notre initiative, qu’il avait découvert en lisant les affiches et articles disposées à l’entrée du site.
Celui-ci était devenu inspecteur du travail, inspiré par des convictions justes, puisque plusieurs de ses parents proches disparurent lors d’accidents du travail.
Depuis peu, il reprenait des études pour changer de métier, puisque les capacités informatiques mis à disposition de la profession régressent chaque année. Le travail effectuer en plusieurs semaines il y a quelques temps, pour faire re-qualifier un milliers de CDD en CDI au sein d’une grande entreprise de poulets, met à l’heure actuelle plusieurs mois selon lui.
Il finit par cédé qu’aujourd’hui, l’inspecteur du travail est plus chasseur de sans papiers qu’autre chose...
Il s’en alla après avoir pioché un bon bouquin dans l’Infokiosque qu’il ramènera le plus rapidement possible puisque, comme il dit, plus vite tournent les livres, plus vite change le monde...
Pendant que le premier huissier inspectait les lieux, le profiteur de maison abandonnée discutait avec la chargée de mission du conservatoire, toujours accompagnée du second et de deux, puis de trois gendarmes.
- Nous on a discuté avec la mairie, on s’est demandé s’il fallait faire quelque chose pour ici, rénover pour accueillir du publique mais ça coûte trop chère...
Le profiteur interrupteur la coupe aussi-tôt pour lui signifier la position de l’opposition municipale qui détient presque la moitié des élus, qui est contre la démolition, tout comme une très large majorité de Groisillon-ne-s qui trouve le seul argument avancé pour cette destruction, «tâche dans le paysage», complètement irrecevable.- Oui mais la Mairie était d’accord alors ...
De nouveau coupée, celle-ci apprend que les occupant-e-s sont capables de rénover eux-mêmes les lieux, financés par le Prix Libre, les dons et les bonnes volontés. Cela ne change rien à ses yeux.
L’huissier, ravitaillé en «preuves de l’occupation», ressort avec son micro puis demande à l’habitant éphémère de décliner son identité ainsi que celles des éventuels autres habitants (Père Noël et Ben Laden) puis s’en retourne avec sa troupe faire des photos du Dr House Shop.
Abrégeons-là la palabre, aujourd’hui c’était le premier jour du «Chantier Festif autogéré», trois motivés et deux moins sont passés, d’autres arrivent demain et les jours qui viennent, jusqu’au 28 ou plus, ya d'la place, même à l'année... La maison vous attend !
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Commentaires
En repartant, l'inspecteur du travail se faisait contrôler par les gendarmes qui lui demandèrent ce qu'il faisait dans le coin... !